3 principes pour construire un métavers inclusif

Michaël Renotte I 10:00 am, 12th September

Si les premières ébauches de mondes virtuels, tels que Second Life, ont pu apparaître comme de simples divertissements, des millions de travailleurs rencontrent dorénavant des collègues dans les espaces virtuels de Microsoft, Meta, ou Virbela. Aiguillonnées par la pandémie, les entreprises technologiques cherchent maintenant à transformer les espaces de travail virtuels en un "métavers" d'interactions sociales et professionnelles au sein d'environnements 3D attractifs. Les possibilités d'améliorer l'équité de la collaboration y sont considérables.

 

Construire de manière responsable

À mesure que de nouveaux mondes virtuels se construiront, il conviendra de garder à l'esprit trois principes clés : donner la priorité à l'inclusion, tirer les leçons de l'"innovation originelle" et miser sur la collaboration.

 

1. Penser l'inclusion dès le départ

En matière de Métavers, nous devons nous assurer que l'inclusion est bien un point de départ et non une réflexion après-coup. Ainsi, DXC Technology – entreprise née de la fusion de CSC et de la division Enterprise Services de Hewlett Packard Enterprise - utilise activement les technologies du monde virtuel dans le cadre de sa décision de passer à un modèle "virtual first" pour leurs 130.000 employés répartis dans 70 pays. Cette politique implique qu'aujourd'hui 99 % du personnel de DXC peut travailler de n'importe où et, si nécessaire, d'accéder à des bureaux spécialisés, selon ce qui convient le mieux à leurs besoins. Pour DXC, les modèles "virtual first" sont non seulement meilleurs pour l'environnement mais aussi, et surtout, pour les personnes qui les utilisent. Selon l'entreprise, l'expérience montre que les employés des organisations de type "virtual first", en particulier ceux qui ont accès à des possibilités de collaboration dans le Métavers, sont plus productifs, plus engagés et peuvent prendre part à leur communauté d'une nouvelle manière.

L'inclusion accrue est également un avantage inhérent aux environnements virtuels où l'origine, le sexe, les attributs physiques ou la situation personnelle d'un individu sont moins importants que ses idées ou la qualité de son travail. En conséquence, les organisations peuvent bénéficier de nouveaux viviers de talents provenant de groupes auparavant sous-représentés. Qu'il s'agisse de mères allaitant leur enfant ou de personnes  ayant des difficultés physiques ou psychologiques, personne ne doit à priori être exclu d'un lieu de travail virtuel.

Mais pour que les environnements virtuels soient véritablement inclusifs, les entreprises du secteur technologique doivent fournir à chacun les outils dont il a besoin pour participer et se sentir représenté. Il ne s'agit pas seulement de distribuer aux employés des ordinateurs portables et de créer des avatars d'apparences diverses, mais aussi de répondre aux handicaps physiques en fournissant, par exemple, des interfaces de contrôle à ceux qui ne peuvent pas utiliser un clavier classique. Ces questions doivent être abordées dès maintenant, alors que nous posons les fondations du Métavers.

 

2. Capitaliser sur les initiatives originelles

L'une des façons de s'assurer que les environnements virtuels représentent pleinement leurs utilisateurs est d'exploiter les travaux de ceux et celles qui sont à l'origine de l'innovation. Ces initiatives initiales sont précieuses car elles mettent en évidence les besoins des personnes vulnérables à la marginalisation à mesure que le Métavers se développe.

Le Dr Peter Scott-Morgan, par exemple, dirige un projet visant à garantir l'accessibilité aux environnements virtuels. Depuis qu'il a appris en 2017 qu'il était atteint d'une maladie neurodégénérative, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) - maladie du système nerveux qui se caractérise par un affaiblissement des muscles et qui impacte les capacités physiques - ce scientifique et inventeur américano-britannique se bat en s'appuyant sur la technologie : il s'est porté volontaire pour devenir le "premier cyborg humain au monde".

Au cœur de cette initiative, un projet visant à créer un "avatar réaliste de lui-même", alimenté par l'IA et contrôlé par les yeux, qui lui permettra de continuer à jouer un rôle actif dans la société. Le Dr Scott-Morgan souhaite que son avatar, Peter 2.0, associé aux autres solutions technologiques novatrices qu'il développe avec son équipe, donne de l'espoir aux personnes souffrant de handicaps extrêmes à travers le monde.

 

3. Collaborer pour construire le Métavers

Aucune entreprise, aucun pays, ni aucune culture ne peut à lui seul construire un Métavers  équitable et inclusif. C'est pourquoi l'écosystème informatique mondial doit s'unir aux communautés qu'il sert pour développer des environnements virtuels ouverts, sécurisés et fiables.

Nous avons aujourd'hui la possibilité de réfléchir et de construire le type de Métavers que nous souhaitons, en nous appuyant sur une vaste expérience - notamment celle de l'industrie du jeu - qui permet de s'affranchir des limites que l'on peut rencontrer dans le monde physique.

La technologie a fait ses preuves en matière d'égalité des chances dans la société et le Métavers en est le prochain chapitre. S'il est développé correctement, il pourra contribuer à favoriser l'inclusion à une échelle inégalée et stimuler l'échange d'idées nécessaire pour bâtir l'avenir.



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